En créant ces compositions florales qui retracent différentes étapes de la vie, l’essence même de notre condition est interrogée : lucide et contraint d'accepter la cruauté de notre sort sans pouvoir se raccrocher au roman des institutions qui rassure l’esprit, l’inévitable fin des jours se présente à moi cruellement.
Heureusement, la beauté est partout. Même dans la décrépitude et la mort. Cette beauté permet à ceux qui y sont sensibles de mieux accepter le phénomène : immortaliser l’évolution de la nature vers la mort, par la photographie, est une option à la fois ironique, superbe et vaniteuse.
Sillonnant les cimetières, approchant des fleuristes ou me baissant au sol pour saisir l'essence des pelouses, ce travail qui m’est cher, exercé in peto ou en studio, met en lumière ce besoin d'affronter mes appréhensions pour mieux les conjurer.